« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. »[1]

Jésus a enseigné que nous sommes tous par nature dans l’esclavage spirituel. Il se doit d’être cruel d’abord avant d’être gentil.

Les Juifs à qui Jésus a parlé croyaient (tout comme nous) qu’ils n’étaient certainement pas liés à quoi que ce soit.  Mais leur réponse aux paroles de Jésus a révélé la profonde servitude spirituelle dans laquelle ils étaient maintenus.  Les paroles de Jésus les ont irrités et même mis en colère.

« Pour qui te prends-tu Jésus, en nous disant que nous devons être libérés? Comment oses-tu! Nous sommes les enfants d’Abraham, ses descendants nés libres. »  Ils revendiquaient la liberté spirituelle comme étant leur droit d’aînesse, mais ils étaient en esclavage spirituel.

 « En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, toute personne qui commet le péché est esclave du péché. Jean 8:34 (SG21)

Est-ce que ce qui vient d’être dit avait vraiment besoin d’être souligné? Jésus lui, pensait que c’était le cas, et il est également possible que quelqu’un qui lit présentement ceci puisse lui aussi avoir besoin d’un peu d’aide pour comprendre ce que Jésus disait:

  • Nous ne devenons pas pécheurs en commettant certaines actions spécifiques.
  • Nous commettons des actions pécheresses spécifiques parce que nous sommes des pécheurs.

En bref, mon problème n’est pas le constat de toutes ces actions isolées que je vois comme des aberrations par rapport à ce que je suis vraiment.  Je m’illusionne si je pense de cette façon. Ces actions ne sont pas des aberrations, mais des révélations de ce qui est dans mon cœur.  Elles mettent en lumière que je commets un péché parce que je suis en esclavage.

Paul développe ce thème dans la lettre aux Éphésiens chapitre 2[2]. Il y est clairement mention que l’apôtre et ses lecteurs (verset 3) étaient par nature liés dans le péché: « morts dans les transgressions et les péchés » (v.1).  Lorsqu’ils ont entendu le nom de Dieu et de sa grâce en Jésus-Christ, leur cœur est demeuré froid. Comme les hommes et les femmes morts, ils suivaient toujours le courant c’est-à-dire selon « la façon de vivre de ce monde » (verset 2).

Par nature, nous nions que nous sommes dans l’esclavage spirituel.  Nous nous présentons avec un air de liberté, tentant d’agir en étant différents.  Mais de ce fait, nous avons tendance d’une manière ou d’une autre, à devenir la copie conforme d’un autre (des clones). C’est une manifestation de notre servitude. Prêtez attention à ces paroles satiriques de Ray Davies dans la chanson à succès du groupe musical ‘’Kinks’’;

 « Cet individu à la recherche de plaisir regarde toujours ce qu’il a de meilleur en lui.

Parce qu’il est un adepte dévoué à ce qui est cosmétique. »

Comme Jésus l’a laissé entendre, ce péché affecte toutes les dimensions de nos vies:

  • Nos pensées.  Nous ne pensons pas avec clarté. Nous pouvons être bien éduqués et avoir des quotients intellectuels élevés. Mais ce n’est pas une garantie que nous allons penser clairement vis-à-vis les choses spirituelles.
  • Nos désirs. Lorsque nous sommes seuls avec nous-mêmes et honnêtes, nous reconnaissons que nous ne sommes pas maîtres de nos désirs. Nous essayons bien de les maîtriser. Nous avons une conscience morale qui nous dit: « Tu dois te rendre maître de ces choses ». Mais à l’intérieur nous sommes hors de contrôle. Il y a en nous un monde sur lequel nous n’avons aucune maîtrise.
  • Nos volontés. Elles sont en esclavage du péché. « Oh oui… », nous avons beau nous dire; « cette idée d’être juste vis-à-vis Dieu […] cela relève de ma décision et je peux y arriver quand je veux. « 

La vérité, cependant, est que nous ne pouvons pas penser clairement au sujet du Christ sans son aide ou encore le désirer de notre propre chef.  Pourquoi pas? Nous ne pouvons pas répondre à la bonne nouvelle de l’Évangile tant que nous ne voulons pas de Christ, et nous ne pouvons pas vouloir Christ simplement par une décision que nous choisissons de prendre à tout moment.  Nous ne pouvons pas dire à notre volonté: « Volonté, manifeste ton vouloir d’appartenir au Seigneur!  » Cela est hors de notre pouvoir.  Personne ne peut vouloir ‘’cette volonté de vouloir, tant et aussi longtemps qu’il ne la veut pas’’! Seule la grâce de Dieu peut nous libérer pour avoir ce désir de lui faire confiance.

‘’Qu’est-ce qui rend ce désir maintenant possible?

Autant que je sache c’est Sa propre volonté,

Maintiens-moi, dans l’état ou je suis maintenant,

En liberté.’’

Voilà donc notre plus grand besoin; puisque nous sommes esclaves des nos cœurs pécheurs.

Cet extrait est une adaptation du livre de Sinclair Ferguson : Par la Grâce seule; est-ce que la grâce de Dieu m’étonne encore.

Sinclair Ferguson, le 26 octobre 2012

https://www.ligonier.org/blog/nature-we-are-spiritual-bondage/

[1](Jean 8: 31b-32)

[2]Éphésiens 2:1-3 (SG21) 1 Quant à vous, vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés, 2 que vous pratiquiez autrefois conformément à la façon de vivre de ce monde, conformément au prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui est actuellement à l’œuvre parmi les hommes rebelles. 3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre: notre conduite était dictée par les désirs de notre nature propre, puisque nous accomplissions les volontés de la nature humaine et de nos pensées, et nous étions, par notre condition même, destinés à la colère, tout comme les autres.