« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) » (versets 4-5)

– Éphésiens 2: 1-9

Jean Calvin en commentant ce passage d’Éphésiens, souligne que « tout ce qui touche à notre salut doit être attribué à Dieu comme étant son auteur ».  À la lumière des croyances communes que nous retrouvons dans la communauté chrétienne concernant le salut, cette affirmation est assez radicale. La plupart des chrétiens qui professent sont heureux d’attribuer leur salut à la grâce divine. Peu de gens diraient qu’ils méritent le paradis.  Pourtant, lorsque nous les questionnons concernant les raisons pour lesquelles ils choisissent la foi en Christ, beaucoup de croyants ne veulent pas dire clairement que c’est Lui qui est l’auteur de leur salut et de leur décision de croire.  Au nom d’une vision particulière du libre arbitre qui dit qu’à chaque étape nous devons avoir la même capacité de choisir entre le bien et le mal, de nombreux chrétiens finissent par nier (peut-être sans le vouloir) la grâce souveraine et effective de Dieu.

C’est à partir de l’Écriture que Calvin développe son point de vue que chaque partie du salut procède de Dieu.  Cela inclut même notre décision de croire. Nous croyons seulement parce que le Seigneur nous fait vouloir croire.  En dehors de la grâce, nous sommes totalement réticents à croire.  Nos coeurs sont morts dans le péché, et les cœurs morts (tout comme les cadavres) ne peuvent pas être en mouvement par eux-mêmes (Éphésiens 2: 1-3[1]).

Nous ne devons pas trop étendre la métaphore; Paul ne dit pas que les êtres humains sont incapables de faire des choix sans la grâce de Dieu.  Après tout, les pécheurs non rachetés font des choix chaque jour.  Ce que l’Apôtre veut dire, c’est qu’à moins que la grâce de Dieu ressuscite nos cœurs morts, nous ne pouvons pas prendre de décisions qui plaisent au Seigneur. « Ceux qui sont dans la chair ne peuvent pas plaire à Dieu » (Romains 8: 8[2]), et être mort dans les offenses et le péché c’est être sous le contrôle de la chair.

Si nous sommes morts par rapport aux choses de Dieu, incapables de choisir ce que le Seigneur trouve agréable (et Il approuve certainement le choix de se repentir et de croire en Christ seul pour le salut) alors notre Créateur doit intervenir de façon drastique si nous voulons être rachetés.  Il change nos cœurs sans que nous Lui demandions de le faire, nous rendant disposés à croire.  Dans le langage théologique ce travail est appelé l’œuvre de régénération de Dieu, et il est décrit dans Éphésiens 2: 4-7[3]; qu’alors même que nous étions morts dans nos offenses, le Seigneur nous a amenés à une nouvelle vie spirituelle et par conséquent, nous avons cru.  La foi ne précède pas la régénération.  Ce n’est pas que nous croyons et alors nos coeurs sont changés; plutôt, nous croyons après que Dieu a tout d’abord changé nos coeurs.  La régénération précède la foi, qui est un don, une partie de ce qui n’est pas de nous (versets 8-10[4]).  Ayant reçu de nouveaux cœurs, nous ne pouvons pas nous empêcher de croire.

Considérons devant Dieu

La grâce salvatrice de Dieu n’est pas faible, mais puissante et efficace pour sauver.  Elle peut donner vie à des âmes mortes, et puisque la vie que Dieu donne est beaucoup plus puissante que la mort, personne en qui la grâce salvatrice est produite ne manquera d’être régénéré.  Si Dieu veut sauver quelqu’un, cette personne le sera effectivement.   Aucune résistance à la grâce divine ne peut subsister. Nous prions donc pour que Dieu change nos cœurs, sachant que le salut est une œuvre puissante et qu’elle se manifeste selon sa seule prérogative.

Passages pour une étude plus approfondie

Jean 3: 1-8, Jacques 1:18

Référence :

https://www.ligonier.org/learn/devotionals/grace-regeneration/

[1] Éphésiens 2:1-3 (LSG) 1 Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, 2 dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. 3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres…

[2] Romains 8:8 (LSG) 8 Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu.

[3] Éphésiens 2:4-7 (LSG) 4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, 5 nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés); 6 il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, 7 afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ.

[4] Ephesians 2:8-10

Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.